Déscription du Programme

Les tortues marines sont des espèces emblématiques des écosystèmes marins sains et des millions de personnes qui dépendent des ressources marines pour leur subsistance. Cependant, leur cycle de vie les rend particulièrement vulnérables aux menaces et difficiles à étudier : les jeunes tortues mettent plusieurs décennies à atteindre l’âge adulte, migrant en mer sur des milliers de kilomètres entre leurs zones de nidification et d’alimentation, et revenant instinctivement se reproduire sur les mêmes plages où elles sont nées. Les populations de tortues marines en Afrique de l’Ouest et centrale sont d’une importance capitale à l’échelle mondiale, mais restent encore peu étudiées et gravement menacées par de nombreux facteurs, tels que la pêche, le braconnage, la pollution, le changement climatique et la destruction de leur habitat. Le programme de l’AACF pour les tortues marines africaines se concentre sur certaines des populations de tortues luth, olivâtres, vertes et imbriquées les plus importantes au monde en termes de nidification et d’alimentation. Nous nous engageons à étudier les tendances démographiques et l’impact des menaces sur les tortues marines et leurs habitats, afin de mieux orienter nos actions de protection et de gestion. Nous sommes convaincus que la conservation doit reposer sur une recherche rigoureuse, mais aussi, et surtout, s’inscrire dans chaque contexte local, en favorisant la gestion durable des ressources naturelles par les communautés côtières. Notre rôle est de renforcer ces initiatives locales, tout en facilitant l’interconnexion et l’intégration à l’échelle régionale, en promouvant la formation, les échanges et les collaborations entre les partenaires et les parties prenantes du projet dans plus de 10 pays africains.

La Dre Angela Formia est directrice du programme de l’AACF pour les tortues marines africaines. Elle travaille sur les tortues marines en Afrique centrale et de l’Ouest depuis 1998, ayant tissé un solide réseau de partenaires dans la région et développé un programme de recherche à long terme couvrant des sujets tels que le suivi des populations, l’écologie des nids, la génétique de la conservation, la télémétrie, la cartographie des habitats, la modélisation spatiale, l’analyse climatique, etc. Outre plus de 30 publications scientifiques novatrices, ces travaux ont contribué à de nombreux succès en matière de conservation, notamment au Gabon, en Guinée équatoriale et en Côte d’Ivoire. Des lois nationales protégeant les espèces de tortues marines ont été adoptées, des aires protégées terrestres et marines ont été créées spécifiquement pour couvrir l’habitat des tortues marines, des programmes d’écotourisme axés sur les tortues marines se sont développés et les gouvernements se sont engagés sur le long terme dans le suivi des tortues marines et la surveillance des plages. Mais protéger les tortues marines dans une partie de leur aire de répartition est insuffisant si elles sont menacées lorsqu’elles migrent. Notre plus grand défi aujourd’hui est la conservation au-delà des frontières nationales et dans les eaux internationales, où les tortues marines deviennent les ambassadrices d’océans sains, et où nous devons continuer à construire des ponts vers un avenir durable.

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